Vaccin contre le chikungunya : premier essai chez les enfants

Chikungunya : premier essai de phase 2 chez les enfants

Valneva, la biotech de Saint-Herblain (à côté de Nantes) qui a obtenu l’autorisation de mise sur le marché du premier vaccin contre le chikungunya, lance un premier essai sur les enfants. Elle en a fait l’annonce le 10 janvier dernier en indiquant qu’elle avait réalisé l’injection chez un premier participant. Il s’agit d’une étude clinique de phase 2 permettant de tester le futur vaccin sur un nombre plus importants de personnes. 

Etude de bonne tolérance 

Dans le cadre de la phase 2 d’un essai vaccinal, on vérifie la bonne tolérance du médicament et le nombre de doses qu’il faudra prescrire. La phase 1 se réalise sur un nombre réduit d’adultes. Il s’agit de vérifier la production d’anticorps (est-ce que le candidat vaccin déclenche une réaction immunitaire ?) et de s’assurer de la bonne tolérance du produit. Valneva vérifie, dans ce cadre, l’innocuité et l’immunogénicité de deux doses de son vaccin unique développé chez l’enfant.

Valneva : premier vaccin autorisé contre le chikungunya

A l’heure actuelle, ce laboratoire français est le seul à avoir développé un vaccin qui a reçu l’autorisation des autorités sanitaires américaines. Le VLA1553 (appelé sous son nom de marque IXCHIQ®) s’adresse aux adultes de plus de 18 ans qui ont un risque d’être exposé à l’agent infectieux du chikungunya. Comme pour d’autres maladies (vaccination covid, grippe, bronchiolite et Beyfortus), les scientifiques tentent d’apporter une réponse.

Vaccin contre le chikungunya : premier participant pédiatrique

Le laboratoire teste donc ce vaccin pour proposer une forme pédiatrique qui n’existe pas à ce jour. L’étude actuelle de phase 2 inclut environ 300 enfants en bonne santé, âgés en 1 et 11 ans, qui se trouvent au Honduras et en République dominicaine. Pour ces deux pays, le virus du chikungunya est mentionné comme «  Présence possible ou avérée » par l’Institut Pasteur et est généralement considéré comme endémique.

Valneva biotech française : première mondiale

Le vaccin réalisé par Valneva est un vaccin classique à virus atténué, comme le souligne France inter. Interviewé, le professeur Jean-Daniel Lelièvre (Henri-Mondor Créteil) indique que cette méthode a fait ses preuve. Il s’agit d’un vaccin sur le modèle de celui de la rougeole : on utilise une partie non pathogène du virus pour induire une réponse du système immunitaire. Une grande première mondiale, souligne notre confrère Victor Dhollande, à mettre au crédit d’un laboratoire français.

Chikungunya : problème de santé majeur

Le chikungunya est connu pour être un virus rarement mortel : mais le taux moyen de mortalité serait tout de même, selon les autorités sanitaires canadiennes, de 0,4 %. Avec 2,8 % chez les enfants et 1,6 % chez les personnes âgées. Mais cela reste une pathologie très invalidante et douloureuse. Selon l’OMS, l’augmentation des maladies arboviroses (disséminées notamment par le fameux moustique tigre) représente un problème de santé majeur notamment dans la zone Amérique.

Expansion du moustique tigre et du chikungunya en France, dengue, zika…

Santé publique indique que le nombre annuel de personnes contaminées par le chikungunya a été multiplié par 30 en 50 ans. Le moustique vecteur de ce virus a été repéré en France pour la première fois en 2004 (Alpes maritimes). Il est en expansion constante. On a compté une vingtaine de cas importé en 2022 et une vingtaine dits autochtones (locaux) en 2017. Les autorités sanitaires surveillent la propagation du chikungunya (ainsi que de la dengue et zika) qui est devenue une maladie à déclaration obligatoire en 2006. L’hypothèse d’une expansion de ce virus dans les zones tempérées d’Europe (notamment sud de la France et Italie) n’est pas à exclure.

Chikungunya : moustique tigre, douleurs articulaires, homme courbé

Le chikungunya, transmis par le moustique tigre, est autrement appelé la maladie de l’homme courbé. Il est caractérisé par des douleurs articulaires, parfois insupportables.