Le gouvernement a présenté ce matin le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2021. La cinquième branche dans l’attente…
Déficit
44,4 milliards d’euros : c’est le déficit de la Sécurité sociale, annoncé ce mardi 29 septembre 2020 par le ministre des Affaires sociales, Olivier Véran, en direct du ministère de l’Economie. Tout un symbole ! Un très mauvais chiffre comparé notamment aux furtives bonnes nouvelles de la fin 2019. En tenant compte du plan d’urgence pour l’hôpital public, le déficit avait été fixé à 5,4 milliards d’euros fin 2019. Il était proche de l’équilibre fin 2018. Seules les branches famille et Accident du travail/Maladie professionnelle étaient excédentaires. Petite consolation, le gouvernement craignait un déficit bien plus énorme encore d’environ 52 milliards. La récession provoquée par la crise du coronavirus a été moins sévère qu’attendue.
Crise
La Sécurité sociale accuse le coup. Elle « éponge » les pertes de cotisations liées à la crise ainsi que les moindres rentrées d’impôts. C’est l’Assurance maladie qui trinque le plus avec un « trou » de près de 30 milliards d’euros. « Près de 15 milliards d’euros de dépenses exceptionnelles sont liées à la crise du Covid-19 en 2020, rappelle notre confrère Le Monde (abonnés). Il a notamment fallu acheter des masques chirurgicaux et FFP2 ainsi que d’autres matériels médicaux (4,6 milliards d’euros), rembourser intégralement les tests PCR réalisés dans les laboratoires (1,5 milliard d’euros) ou encore payer les primes et heures supplémentaires majorées des personnels hospitaliers (1,6 milliard d’euros). »
Sécurité sociale
L’assurance retraite plonge aussi avec un déficit de près de 8 milliards d’euros. La branche Famille devrait renouer avec les bénéfices l’année prochaine. Idem pour la branche Accidents du travail/Maladies professionnelles qui est traditionnellement en excédent. Pour la première fois depuis longtemps, elle frise avec un déficit de 0,3 milliard (elle était excédentaire de 1,4 milliard d’euro en 2019), mais devrait, elle aussi, se rétablir en 2021.
Mesures
De l’avis général, la présentation de ce projet de budget comporte peu de mesures d’économie choc et assume le déficit que la Sécurité sociale devra traîner : autour de 20 milliards durant plusieurs années. Il est vrai qu’il y a quelques mois, dans la quasi indifférence générale, décision sans doute trop technique mais ô combien lourde de conséquence pour les Français et Françaises, le gouvernement avait décidé de repousser l’échéance de la dette de la Sécurité sociale. La Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades) qui devait s’arrêter en 2024 a été prolongée de 9 ans jusqu’en 2033. Il a également décidé de mettre à contribution les mutuelles à hauteur des sommes qu’elles ont économisées à l’occasion du confinement.
Congé paternité
Grande mesure, annoncée par le chef de l’Etat, lui-même, le congé paternité a été allongé de 14 jours, passant à 28 jours.
Cinquième branche
La nouvelle cinquième branche consacrée à l’autonomie figure au menu du projet de financement de la Sécurité sociale pour 2021. Avec encore beaucoup d’inconnus, notamment en ce qui concerne son financement (Actualités). Le chef de l’Etat a repoussé à 2021 le projet de loi Grand âge tant attendu par les professionnels. Les discussions promises autour du Laroque de l’autonomie annoncé par Brigitte Bourguignon, nouvelle ministre chargée de ce dossier, nommée en juillet dernier, font craindre que son échéance soit repoussée aux calendes grecques, confirmant le sobriquet d’Arlésienne gratifiant le projet de cinquième branche, qui date de près de 20 ans…
Pierre Luton
© D.R.
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