Le Tedopi est un vaccin dont les essais dévoilés récemment démontrent des progrès dans la lutte contre le cancer du poumon. Une pathologie réputée agressive. La plus-value pour les patients et patientes : un taux de survie plus élevé et une meilleure qualité de vie. Reste à transformer l’essai.
Des résultats encourageants dans la lutte contre le cancer du poumon
Le Tedopi (OSE2101), un « vaccin » thérapeutique de la société nantaise Ose Immunotherapeutics, permet d’espérer un meilleur taux de survie avec une meilleure qualité de vie dans le traitement des tumeurs du poumon. Ces résultats ont été publiés, le 11 septembre dernier, dans la revue Annals of oncology (accessible en français) par cette entreprise biotech et par le professeur Benjamin Besse, oncologue médical et directeur de la recherche clinique (Institut Gustave-Roussy). Ils concernent les patients qui sont atteints d’un cancer du poumon à un stade avancé.
Pourquoi un vaccin contre le cancer ?
Ce nouveau traitement, qui n’est pas encore commercialisé, vient renforcer l’immunité des patients qui le prennent. Il s’agit, en effet, d’immunothérapie. Celle-ci permet de donner des armes au système immunitaire pour s’attaquer aux cellules cancéreuses. Le vaccin lui présente des antigènes semblables aux protéines que l’on trouve dans les tumeurs. De cette façon, nos mécanismes de défense apprennent à reconnaître la présence des cellules du poumon touchées et comprennent qu’il faut les détruire.
Atalante-1
L’étude, Atalante-1, présentée par le Professeur Besse, a comparé l’emploi d’OSE2101 (ou Tedopi) au traitement standard que prennent les patients en stade de cancer du poumon avancé. Elle a évalué l’intérêt du Tedopi. L’étude a permis de suivre 219 patients. Ceux qui ont reçu le vaccin ont présenté un taux de survie plus élevé : 11,1 mois contre 7,5. Soit un gain moyen de 3 mois. Ces résultats peuvent paraître très limités. Ce sont des moyennes. Dans les faits, ce sont 44 % des patients souffrant d’un cancer du poumon qui étaient toujours en vie un an après avoir pris ce vaccin. Contre 27,5 % pour ceux qui ont pris la chimiothérapie standard. En outre, les patients qui ont reçu le Tedopi voient leur qualité de vie améliorée. 11,4 % des patients sous Tedopi ont présenté des effets secondaires significatifs, contre 35,1 % pour ceux sous chimiothérapie, rappelle non confrère Le Monde. Pour un cancer qui est réputé agressif, responsable de beaucoup de morbidité et mortalité, il s’agit d’un progrès.
Cancer à un stade avancé
Le Tédopi s’adresse à des patients dont le cancer du poumon est à un stade avancé. Ils sont touchés par un cancer qu’on appelle à « non à petites cellules » avec des métastases. En outre, les patients visés par ce traitement présentent des résistances au double traitement habituel par chimiothérapie et par immunothérapie. Le Tedopi a donc été comparé à ce double traitement que l’on présente à ces patients et que l’on appelle traitement de troisième ligne.
Covid 19
L’étude d’Ose immunotherapeutics a été menée dans des conditions qui limitent ses résultats. La pandémie de covid 19 a eu, en effet, un impact sur son déroulement et provoqué son interruption prématurée. Un nouvel essai devrait démarrer en 2024.
Les questions les plus fréquemment posées
Immunothérapie, qu'est-ce que c'est ?
L’immunothérapie permet schématiquement d’agir sur le système immunitaire d’un patient afin de le renforcer. Dans le cadre d’un cancer, le système immunitaire du ou de la patiente est souvent désorganisé, voire affaibli. Il s’agit de l’aider à se renforcer. La différence avec les chimiothérapies ou radiothérapies classiques ? Celles-ci ciblent les cellules tumorales. L’immunothérapie, elle, vise à apprendre au système immunitaire à reconnaître une cellule cancéreuse et à la détruire. Plusieurs stratégies sont utilisées : vaccin thérapeutique, anticorps monoclonaux… Tous les patients ne sont pas éligibles à l’immunothérapie dans la mesure où ils peuvent développer des effets secondaires.
Quels vaccins contre ou anti cancer ? ARN ORL col de l'utérus
La fondation pour le cancer fait état d’avancées récentes notamment dans la lutte contre le cancers du pancréas, grâce à la vaccination par ARN. Elle concerne aussi les mélanomes (cancers de la peau). La vaccination contre le HPV permet également de lutter contre la survenue de cancers (notamment du col de l’utérus) causés par les papillomavirus humains. On parle également d’immunothérapie personnalisée, en particulier, dans le cadre de cancers touchant la sphère ORL (oreille, nez, larynx).
Hpv : pourquoi pas après 30 ans ? 3 doses papillomavirus ?
Le vaccin contre le HPV (virus du papillomavirus humain) concerne les jeunes de 11 à 14 ans (filles et garçons). Mais également la tranche d’âge 15/19 ans. Sans oublier les hommes qui ont des relations avec des hommes jusqu’à 26 ans. Il s’agit de recommandations sanitaires. Celles-ci recommandent 2 doses pour la première cible (11/14 ans) et 3 doses pour les autres, afin d’obtenir une meilleure efficacité. Ce vaccin est d’autant plus efficace qu’il est administré à une population qui n’a pas encore eu de relations sexuelles.
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