L’Agefiph et l’Ifop publient leur 3e enquête : inquiétude, difficultés au travail et crise guettent les personnes en situation de handicap.
Ifop
Risques psychosociaux, réactivation de l’inquiétude, moindre motivation au travail… Tels sont les enseignements de la troisième enquête réalisée par l’Ifop pour l’Agefiph sur la situation des personnes en situation de handicap confrontées à la crise du coronavirus. Et notamment celles des travailleurs et travailleuses. Une première enquête avait été publiée en mai 2020, post confinement.
Agefiph
Pour l’Ifop et l’Agefiph, l’état de santé psychologique et physique apparaît ainsi « dégradé » pour tous les publics handicapés. Et de « façon accentuée » par rapport aux deux précédentes enquêtes. Même si cette troisième enquête confirme les « tendances précédemment observées ».
3e enquête
Le but de cette troisième étude était de sonder la situation des personnes concernées « en cette période de rentrée, marquée par l’incertitude ». Les résultats ont été présentés le 23 septembre 2020 lors d’un. webinaire en présence de Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées, Didier Eyssartier, directeur général de l’Agefiph, et Arnaud de Broca, président du Collectif handicaps. Un peu plus de 3 000 personnes en situation de handicap ont répondu à cette enquête.
Inquiétude
L’état psychologique de cette population inquiète donc l’Ifop et l’Agefiph. Il ressort des réponses apportées au sondage que 69 % des personnes interrogées sont sujettes au stress plus qu’auparavant (contre 41 % pour le tout public) et 54 % déplorent des épisodes de dépression (contre 11 % pour le tout public) plus que par le passé. Ces chiffres sont accentués pour les femmes, les publics en région parisienne, les personnes en recherche d’emploi, indique l’Agefiph. Ainsiq que pour ceux qui souffrent d’un handicap psychique (77 %). 53 % des personnes en situation de handicap qui travaillent se sentent actuellement fatiguées (contre 29 % pour le tout public). Soit près de 10 points de plus que lors de la précédente enquête.
Conditions de travail
Globalement, ce sentiment d’inquiétude, après s’être apaisé entre la première et la deuxième enquête de l’Ifop, resurgit désormais. Il porte sur les questions de santé, mais également sur les conditions de travail et la situation financière des personnes concernées. Ainsi, 63 % des sondés s’estiment inquiets à propos des conditions de travail ou à propos du Covid ou encore d’un isolement jugé croissant. 57 % craignent d’être davantage isolés. 47 % de perdre leur travail.
Télétravail
Dans le même temps, la proportion de personnes à reprendre le travail a progressé par rapport à l’enquête précédente. En conséquence, le pourcentage de celles qui sont en télétravail a décru. 11 % des sondés qui travaillent sont actuellement en télétravail (35 % en mai). Par ailleurs, aujourd’hui, l’impact du télétravail est jugé un peu plus positivement que négativement : ainsi 65 % des sondés se prononcent pour le développement du télétravail. Enfin, elles sont majoritaires (74 %) à penser qu’il y a un « avant » et un « après » covid-19 dans l’organisation du travail de leur entreprise ou organisation.
Personnes en situation de handicap
Au global, 44 % des personnes en situation de handicap interrogées se sentent vulnérables. Le sentiment de vulnérabilité est plus fort quand la maladie est invalidante ou en cas de multiples handicaps. 31 % des personnes handicapées en emploi se déclarent considérées comme vulnérables par les employeurs. Ces derniers ont pris des dispositions particulières dans plus des deux tiers des cas. Et cela traduit plutôt un sentiment positif, de « confiance », notamment. En outre, 44 % des sondés s’estiment plus vulnérables face au coronavirus du fait de leur handicap. « Les écarts s’avèrent là aussi importants en fonction du handicap, qu’il s’agisse d’une maladie invalidante (62 %), d’un multihandicap ( 64 %) ou de polyhandicap (67 %) ». Au total, 60 % des sondés craignent d’être contaminés.
Crise
Enfin, 70 % des personnes sondées indiquent faire face à des difficultés financières. 26 % d’entre elles indiquent s’en sortir très difficilement avec leurs revenus. Ce pourcentage apparaît plus élevé pour les salariés en très petite entreprise (TPE), mais moins élevé pour les personnes atteintes d »un handicap auditif (53 %), sans qu’une explication ne soit donnée. Pour l’avenir, 54 % (- 4 points) des personnes interrogées redoutent d’abord les conséquences économiques de la crise pour elles et leurs proches quand 46 % (+ 4 points) craignent surtout d’être infectées. 71 % ne sont pas optimistes à l’idée de trouver un emploi dans les 3 prochains mois. De ce fait, les personnes interrogées accueillent favorablement les mesures gouvernementales en faveur de l’emploi. Notamment, l’octroi de la prime à l’embauche est apprécié : 78 % déclarent que c’est une mesure indispensable, 74 % qu’il s’agit d’une mesure juste.
Pierre Luton
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