Les aides sociales ne touchent pas efficacement ceux et celles pour qui elle sont faites. C’est dû au non-recours. Un article de Pierre Luton, journaliste santé social.
La Dress vient de publier une étude qui montre que 50 % des personnes seules éligibles au minimum vieillesse n’y recourent pas. Les femmes sont plus touchées. La majorité présidentielle a promis qu’elle rendrait ces aides automatiques.
Une sur deux
Une personne âgée seule sur deux ne touche pas le minimum vieillesse. Elle est victime du non-recours aux prestations sociales. Une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Dress) le souligne : 50 % des personnes seules éligibles à ce minimum n’y recourent pas.
Personnes âgées
Cela concerne 300 000 personnes, précise cet organisme du ministère de la Santé. Ces chiffres sont fondés sur une étude réalisée sur des données accessible datant de l’année 2016. Son auteure, Pauline Meinzel, précise qu’il reste compliqué de déterminer la proportion de personnes qui ne bénéficient pas d’un droit alors qu’elles pourraient y prétendre. Cette étude ne concerne que les personnes seules (et les revenus immobiliers, d’incapacité permanente, la perception de l’AAH n’ont pu être prises en compte).
Minimum vieillesse
Le minimum vieillesse, autrement appelé allocation de solidarité aux personnes âgées (aspa), est réservé aux personnes qui n’ont pas ou peu cotisé à la retraite. Son montant mensuel est actuellement de 916,78 euros pour une personne seule. En 2016, il était de 801 euros. Tous les bénéficiaires potentiels ne la touchent pas. Le versement de cette prestation n’est pas automatique. Il faut en faire la demande.
Non-recours
Ce constat renvoie à un fait désormais bien établi. Celui du non-recours. « Il s’agit bien d’un phénomène d’ampleur », rappelle notre confrère France info. « Rien que pour le RSA, la Drees a estimé en février dernier, que le non-recours représenterait trois milliards d’euros par an. » Pour l’aide à la complémentaire santé: plus de 20 % des bénéficiaires n’utilisent pas leur chèque. C’est ce qu’indique un rapport du Fonds CMU de 2018 (article de Pierre Luton sur a -part-entiere.fr). De nombreuses études cherchent à comprendre pourquoi des usagers renoncent à leurs droits. L’illettrisme peut, par exemple, peser sur le non-recours à la CMU-C, selon une étude du Fonds CMU (à découvrir sur ASH, sur abonnement).
Femmes
Selon l’auteure de cette étude de la Drees, les personnes éligibles au minimum vieillesse ignorent principalement que ce dispositif existe. Elle dresse un portrait-robot du non-recourant. Les femmes sont un peu plus touchées que les hommes. Le taux de non-recours de ces dernières s’élève à 52% contre 48% pour les hommes. Le non-recourant est aussi un peu plus âgé que ceux qui recourent au minimum vieillesse : 78 ans en moyenne contre 75,8 ans. Ils renoncent en moyenne à un montant estimé à 205 euros mensuels.
Promesse présidentielle
La majorité présidentielle a fait part de son intention de rendre automatique le versement des aides sociales à la source afin d’endiguer le phénomène de non-recours. Une promesse de campagne dont on attend la réalisation…
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