Selon les autorités sanitaires, le nouveau « vaccin » contre la bronchiolite, Beyfortus, permettrait d’envisager la saison épidémique à venir avec plus de sérénité. Et d’éviter un engorgement des services pédiatriques d’urgence. L’idée ? Protéger les nouveau-nés en leur injectant des anticorps monoclonaux ciblés contre l’agent de la bronchiolite. Les parents vont-ils se laisser convaincre par cette campagne ?
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ToggleCampagne d’immunisation
Une campagne contre le virus respiratoire syncytial (VRS), responsable de la bronchiolite, a démarré en France le 15 septembre. Elle concerne tout particulièrement les nourrissons et les nouveau-nés, nés depuis le 6 février 2023. Il s’agit de les immuniser avant leur première exposition à ce virus. L’épidémie commence généralement en octobre pour prendre fin habituellement fin janvier. Cette campagne n’a pas de caractère obligatoire.
Qu’est-ce que le Beyfortus de Sanofi, Astra Zeneca ?
Les autorités sanitaires françaises ont autorisé le Beyfortus ou nirsévimab. Ce nouveau médicament permet de prévenir la bronchiolite chez les nouveau-nés et les nourrissons. Il a été mis au point à destination de ce jeune public en prévision de la première saison où il sera exposé au virus responsable de la bronchiolite (le virus respiratoire syncytial ou VRS). La Haute autorité de santé rappelle que l’utilisation de ce médicament ne dispense pas de respecter les gestes barrières habituels : lavage des mains, aérations des locaux, utilisation du masque…
HAS : autorisation d’un nouveau traitement contre la bronchiolite
Le traitement conjoint de Sanofi et Astra Zeneca, nirsévimab, a obtenu une autorisation de mise sur le marché européenne en octobre 2022. La Haute autorité de santé vient d’autoriser son remboursement en août dernier.
Bronchiolite : nouveau vaccin bébé
Il n’existe pas de vaccin contre la bronchiolite. Contrairement à ce qu’on entend ici ou là, le nouveau traitement Beyfortus n’est pas un vaccin. Il s’agit d’un traitement préventif par anticorps monoclonal.
Les anticorps sont produits par notre organisme pour se défendre contre tel ou tel corps étranger. Certains agissent contre des virus ou des bactéries ou se déclenchent en cas de vaccin. Ils se comportent comme des vigies et signalent la présence de corps étrangers. Certains sont efficaces, d’autres moins. Les anticorps monoclonaux sont le fruit d’une production artificielle. Ils sont fabriqués par des cellules (des lymphocytes B) qui sont connues pour leur capacité à produire les anticorps les plus performants contre une pathologie particulière. On les nomme « monoclonaux » parce qu’ils sont tous issus du même clone (à savoir un ensemble de cellules identiques).
Anticorps monoclonaux
Aujourd’hui, les anticorps monoclonaux peuvent être utilisés dans les cas de :
- Arthrite rhumatoïde ;
- Maladie de Crohn ;
- Sclérose en plaques ;
- Certaines formes de cancer;
- Rejet de greffe ;
- La bronchiolite;
- et plus récemment le coronavirus ( covid )…
Vaccination ou anticorps monoclonal ?
Le vaccin déclenche une immunité chez les personnes qui le reçoivent. Il entraîne, d’une certaine manière, le corps à se défendre seul, après avoir lui avoir présenté une partie de l’agent infectieux en question. Les anticorps monoclonaux imitent les anticorps produits naturellement par les patients atteints par tel ou tel agent. Les vaccins ont pour but de prévenir une infection. Les anticorps monoclonaux protègent contre une infection et/ou la traitent et peuvent agir très vite. Dans le cas des anticorps monoclonaux contre la bronchiolite, comme le nirsévimab, leur durée d’action est de 5 mois. En revanche, les vaccin produisent une réaction immunitaire quelques semaines après l’injection. Leur protection fonctionne généralement sur le long terme.
Beyfortus : intérêt ?
La pathologie provoquée par le virus VRS est généralement bénigne, y compris chez le nourrisson. En revanche, souligne la Société française de pédiatrie, durant l’épidémie saisonnière, elle est la première cause de passage en urgences pédiatriques. Ces pics annuels pèsent sur le système de soin. Pour cette société, le Beyfortus vient renforcer l’arsenal thérapeutique existant en l’absence de traitement curatif spécifique contre la bronchiolite. Selon elle, le Beyfortus, a montré « une meilleure efficacité », avec une « utilisation plus simple » et des « données de sécurité très satisfaisantes ».
Bronchiolite : traitement
Généralement, une infection par VRS régresse toute seule. Les traitements proposés ciblent les symptômes (lavage de nez, hydratation, médicaments contre la fièvre, antibiotiques si la cause est bactérienne…). Dans les cas les plus sérieux, une hospitalisation peut être indiquée avec oxygénothérapie.
Concernant le nouveau Beyfortus, il confère, selon la HAS, une immunité passive obtenue rapidement. « Les données actuelles montrent que la concentration maximale d’anticorps est atteinte au 6e jour après l’injection, avec une durée de protection observée d’au moins 5 mois. » Il existe un autre traitement utilisant les anticorps monoclonaux contre la bronchiolite : il s’agit du Synagis (palivizumab) qui est, lui, proposé pour les enfants qui ont un risque élevé d’être infectés par le virus responsable de la bronchiolite, le virus respiratoire syncytial (VRS). Le Beyfortus permet de cibler les plus petits.
Bronchiolite : épidémie
Plus de 73 000 passages aux urgence ont été dénombrés au cours de l’hiver passé (2022-2023) en lien avec l’épidémie saisonnière de bronchiolite. Les autorités sanitaires insistent sur l’intensité de cette infection pour sensibiliser parents et professionnels de santé. La prévention de la bronchiolite est un enjeu de santé important. Chaque année, précise le ministère de la Santé, 30 % des enfants de moins de 2 ans sont concernés par la bronchiolite. Les parents vont-ils se tourner vers ce traitement. Dans ce cas, y-aura-t-il suffisamment de Beyfortus pour tous ?
Les questions les plus fréquemment posées
Beyfortus : comment ça marche, prix ?
Le Beyfortus est injecté en une seule fois en intra musculaire. Il est disponible depuis le 15 septembre, sur ordonnance, en établissement de santé et en pharmacie de ville. Il est pris en charge à 100%. Il n’a aucun caractère obligatoire !
Quel vaccin contre la bronchiolite ?
Il n’existe pas de vaccin contre la bronchiolite. Les scientifiques proposent un traitement préventif par anticorps monoclonal.
Qu'est-ce que la bronchiolite ? Qui est porteur ?
La bronchiolite est une pathologie virale ou bactérienne. Elle touche en particulier les bronchioles (ramifications des bronches) des jeunes enfants qui sont confrontés à une épidémie annuelle qui court de la mi-octobre à la fin janvier. La cause est majoritairement le VRS, virus respiratoire syncytial (VRS). Cette inflammation peut apparaître avec des symptômes proches du rhume et régresse spontanément. Dans les cas, les plus graves, elle peut s’accompagner d’une détresse respiratoire qui peut nécessiter une hospitalisation.
Comment éviter d'attraper la bronchiolite ?
La bronchiolite est généralement provoquée par le virus respiratoire syncytial. Ce virus est extrêmement contagieux. Pour éviter sa transmission, les gestes barrières habituels sont indispensables : lavage des mains, aérations des locaux, utilisation du masque… Les anticorps monoclonaux sont proposés pour aider l’organisme à combattre l’agent pathogène.
VRS ou virus respiratoire syncytial
Le virus respiratoire syncytial est un virus de la famille des pneumovirus. Il est connu pour être très contagieux. Il est responsable de la plupart des cas de bronchiolite chez le nouveau-né. Il n’existe pas de traitement curatif contre le VRS. C’est pour cette raison que la prévention de sa transmission est importante avec les gestes barrières, les masques et l’aération des locaux. Une infection par le VRS ne confère pas une immunité. On peut être recontaminé à chaque saison hivernale.
Quel âge pour bronchiolite ?
On peut attraper une bronchiolite à tout âge, mais la population la plus exposée est celle des nouveau-nés et des nourrissons.
Photos de Une et article copyright et d’illustration ©PLuton2023, Midjourney, Creatives Commons.
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