Le Beyfortus, ce traitement préventif contre la bronchiolite a montré son efficacité. Santé publique France vient de publier ses données. Il fait partie de la panoplie possible des traitements et vaccins sur lesquels les Pouvoirs publics comptent pour atténuer les effets des épidémies saisonnières et éviter une déstabilisation du système de santé.
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Le Beyfortus a prouvé son efficacité sur le terrain. Ce « vaccin » préventif contre la bronchiolite, utilisant des anticorps monoclonaux, avait été proposé aux parents de nourrissons, à la rentrée 2023. Objectif ? Eviter la surcharge des urgences en hiver. On se souvient que l’hiver 2022-2022 avait été particulièrement difficile : la bronchiolite et l’épidémie de grippe avaient engorgé le système de soin.
Traitement préventif contre la maladie bronchiolite
Les Pouvoirs publics ont donc réalisé une campagne de prévention à destination de ces jeunes parents pour permettre à leurs enfants d’éviter la bronchiolite ou d’être mieux soignés en cas d’infection. En contrepartie, les autorités sanitaires se devaient de réaliser un suivi et de collecter les données pour évaluer l’utilisation à grande échelle, et sur le terrain, de ce traitement.
Comment éviter que bébé n’attrape la bronchiolite ?
Ainsi Santé publique France vient-elle de publier deux études, le 26 avril 2024, qui soulignent le grand intérêt de l’utilisation du Beyfortus et l’efficacité de son administration. Et ce, sur deux fronts :
- la prévention des cas graves ;
- une moindre hospitalisation pour bronchiolite chez les nourrissons.
L’Institut Pasteur est impliqué dans ces données.
Virus VRS
- Primo, le nirsevimab (ou Beyfortus) a une efficacité de 76 à 81% sur les bébés admis en réanimation. Cette étude a été conduite sur 288 nourrissons atteints de bronchiolite provoquée par le virus respiratoire syncytial (VRS). Il s’agissait de cas graves. Santé publique France précise que ces données (en vie réelle, durant la prise en charge, c’est-à-dire en dehors d’une étude) rejoignent celles publiées dans le New England journal of medicine. Sur plus de 8 000 nourrissons. Ce dernier indique que le Beyfortus a été efficace à 89,6% contre l’hospitalisation pour bronchiolite, (infection au VRS).
- Secundo, ce traitement a permis d’éviter que soient hospitalisés 5 800 nourrissons (après passage aux urgences) entre le 15 septembre 2023 et le 21 janvier 2024.
Hospitalisations : Santé publique France et Institut Pasteur
Selon les résultats co-publiés par Santé publique France et l’Institut Pasteur, le développement d’un modèle mathématique a permis d’extrapoler les données récoltées et de préciser le nombre d’hospitalisations évitées (après ou non passage aux urgences).
Réduction
Sur les 5 800 hospitalisations évitées, 4200 concernent des petits de 0 à 2 mois. Il s’agit là d’une réduction de près d’un quart (23%) du nombre d’hospitalisations qui auraient dû se produire en l’absence d’administration du médicament. Avec ce traitement, on peut envisager éviter « une hospitalisation pour bronchiolite à VRS » « pour environ 40 enfants traités ». « Cela met en évidence la pertinence » et l’efficacité « de l’administration » de ce médicament, souligne l’Institut Pasteur qui permet d’espérer réduire le nombre d’hospitalisations.
Prévention contre l’épidémie de 2023
On se souvient que ce traitement avait été fortement réclamé par les parents à l’automne 2023. 80% des parents qui ont eu un enfant né dans les maternités de l’APHP, par exemple, ont accepté que ce médicament soit donné à leur petit. 200 000 doses ont été commandées par les autorités sanitaires et, dès la mi-novembre 2023, on parlait de pénurie de Beyfortus. Les prévisions ont été dépassées. Devant ce succès, les traitements avaient fini par être réservés aux nourrissons les plus à risque dans les maternités.
Nouveau-nés
Une étude réalisée sur l’utilisation du Beyfortus au Luxembourg en février 2024, montrait des résultats très proches. Nos voisins ont ainsi publié leurs données sur Eurosurveillance qui portaient sur la population réelle des nouveau-nés. L’hospitalisation des enfants de moins de 5 ans a baissé de 38% entre 2022 et 2023. Celle des moins de six mois a baissé de 69% ! En outre, la durée d’hospitalisation a été réduite. Ce qui constituait déjà une preuve, sur le terrain, de l’efficacité de l’administration du Beyfortus.
Vaccins et prévention 2024
Il est fort à parier qu’une nouvelle campagne de prévention devrait être lancée dès la fin de l’été à destination des parents d’enfants nés au début de 2024. Ce traitement préventif ne fait pas encore partie du calendrier vaccinal national 2024. Mais sans doute, pour les mêmes raisons, limiter les cas de bronchiolites et limiter le passage aux urgences et les hospitalisations, en cas de forte épidémie de bronchiolite, le gouvernement pourrait renouveler ce dispositif contre l’infection à VRS. La vaccination et la prévention sont des armes pour affronter les situations épidémiques.
Calendrier vaccinal
Les autorités sanitaires ont, par ailleurs, publié le dernier calendrier vaccinal national 2024. En terme de nouveauté, il recommande la vaccination contre les méningocoques ACWY pour les nourrissons, les adolescents âgés de 11 à 14 ans. Un rattrapage vaccinal est également recommandé contre cette infection pour les jeunes gens de 15 à 24 ans (révolus).
Les questions les plus fréquemment posées
Où en est l'épidémie de bronchiolite ?
Actuellement, l’épidémie de 2023-2024 est dernière nous. La bronchiolite est plutôt présente, sous sa forme épidémique durant les mois d’hiver. Selon Santé publique France, l’épidémie de bronchiolite a connu un pic fin décembre 2023. Cette année, l’épidémie s’est montrée précoce et a débuté mi-octobre 2023. Environ un mois avant le début habituel de ce type d’épidémie. L’épidémie saisonnière de bronchiolite s’est terminée début janvier 2024. La durée a été d’environ 12 semaines. Il s’agit d’une durée classique. Heureusement, son intensité a été moindre en 2023-2024 qu’en 2022-2023, qui est réputée avoir été une saison particulièrement difficile, en France hexagonale, notamment, avec un engorgement à l’hôpital, notamment aux urgences. C’est ce qui a motivé les Pouvoirs publics à proposer aux jeunes parents ce traitement préventif qu’est le Beyfortus. Avec le succès que l’on sait.
Quand se termine la bronchiolite ? Durée
La maladie, bronchiolite, dure, en moyenne, entre 5 et 10 jours. Il peut y avoir encore quelques symptômes, comme la toux, pendant quelques jours après la guérison. Parfois plus. N’hésitez pas à consulter votre médecin en cas de symptômes notamment chez les tout-petits.
Quel est le pic de la bronchiolite ? Période
Le pic de la bronchiolite, en France hexagonale, tout au moins, est généralement atteint au cœur de l’hiver, c’est-à-dire, plutôt entre les mois de décembre et janvier, selon les années. Cela dépend de la virulence de l’infection et de sa circulation.
Est-ce que la bronchiolite se donne ? Transmission
La bronchiolite est une infection très contagieuse. Le virus syncytial respiratoire ne s’accompagne pas toujours de symptômes, ce qui fait que beaucoup de gens peuvent le transporter sans le savoir. Comment le virus se transmet-il ? Par la toux, la salive, les éternuements. Il peut passer par l’échange d’objets contaminés comme des tétines, doudous et autres…
Photos et article copyright et illustrations ©PLuton2024. Images générées par Midjourney (créations fictives).
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